Lycée Rosa Parks

Lycée Polyvalent – La Roche Sur Yon

Pays de la Loire
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La fin de la Seconde Guerre mondiale

Les opérations, les répressions, les déportations et la fin du IIIe Reich

Sujet du CNRD 2022 traité par les élèves de la classe de terminale C du Lycée Rosa Parks de La Roche-sur-Yon. Dans le cadre d’un projet, appuyé sur le programme d’Histoire et Géographie de tronc commun, et le programme d’HGGSP concernant la thématique Histoire et mémoire des conflits. Travail interdisciplinaire avec le professeur documentaliste.

Après un travail d’étude de sources historiques, les élèves, par groupes, rédigent une démonstration problématisée et argumentée sur les thématiques de chacun des podcasts. Le texte a été pensé pour s’adapter au format du podcast.

Source. Récit manuscrit et illustré de la période de l’Occupation et de la Libération de La Roche-sur-Yon, présenté par des élèves de 3e du collège de filles de La Roche-sur-Yon (futur collège Piobetta), année scolaire 1944-1945 extrait de 1978 W. Consultable aux Archives de la Vendée.

Pour situer le sujet

Ci-contre, le document correspond à la couverture d’un exposé réalisé par des élèves du collège de La Roche sur Yon, après la libération de la ville. Comme l’ensemble des documents consultés par les élèves, il est issu des fonds des Archives de la Vendée.

Les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale matérialisent le jusqu’au-boutisme des nazis. Le thème du CNRD invite à réfléchir sur les dynamiques de la fin d’une guerre qui affirme une dimension absolue. Le caractère total du conflit peut être travaillé à partir des sources vendéennes comme c’est le cas dans ces podcast,  et si l’ancrage local peut sembler inadapté car les questions stratégiques et militaires relèvent d’une lecture globale, par touches successives on devine dans les réalisations à la fois écrites et oralisées des élèves, les enjeux de la fin du conflit.

Il faut définir des bornes chronologiques pour installer notre territoire dans le décor plus vaste de la guerre et retrouver le thème du sujet. Le débarquement du 6 juin 1944 est une césure claire. Avant celui-ci, le département de la Vendée, comme d’autres territoires littoraux, est associé dans l’esprit des Allemands à un débarquement qui semble inéluctable. Dans cette veillée d’armes, on peut rendre compte dans les sources locales de la radicalisation des acteurs et donc de la recrudescence de la répression et des déportations.

C’est le cas pour le premier exemple qui relate dans son podcast les circonstances de la rafle que subissent les juifs en janvier 1944. Ceux-ci sont déportés à Auschwitz-Birkenau et  les élèves dans un second podcast tentent de saisir les derniers moments dans ce camp symbole de la « Solution finale » voulue par les nazis. Un troisième sujet est abordé à travers le sort de Maurice de la Pintière, un artiste déporté à Buchenwald et son annexe, le camp de Dora, qui fabrique les fusées stratégiques  v1 et v2 jusqu’à la toute fin du conflit. Jusqu’à la fin de la guerre le système concentrationnaire fonctionne dans ses forme les plus radicales.

Après le 6 juin, la guerre se réinvite sur le territoire national. La Vendée a évidemment une position périphérique par rapport aux grandes opérations militaires, mais là aussi, dans une bataille que les Allemands entendent encore gagner, on voit la tension monter d’un cran. Tensions dans la propagande qui informe de l’avancée des alliés. Tension entre collaborateurs et la population ou la résistance. Tensions entre les occupants et la population civile, et entre les occupants et les mouvements de résistance qui s’agrègent ici aussi en maquis, puis en Forces Françaises de l’Intérieur. Ces crispations débouchent alors sur des actes plus ou moins ordonnés de répression et sur les dernières déportations. Un quatrième podcast permet de prendre la mesure de ces tensions dont un état des lieux est réalisé juste après la guerre en montrant une recrudescence  des arrestations, accrochages et déportations à partir du printemps 1944 en Vendée.

Bien entendu, il n’y a rien de commun entre la scène vendéenne et  l’intensité des combats du bocage normand ou la radicalité de la division « Das Reich » à Oradour-sur-Glane, mais les rapports de gendarmerie d’août 1945, exploités dans un 5eme podcast montrent que la guerre se poursuit jusqu’au bout de l’occupation allemande. N’est-il pas révélateur que la reddition de la poche de Saint-Nazaire – qui concerne aussi des combattants vendéens – n’est effective que le 11 mai 1945, soit 3 jours après la reddition de l’IIIe Reich.

Enfin c’est sans doute dans le sort des déportés lors des marches de la mort de la toute fin du conflit qu’on mesure sa radicalité renouvelée et son jusqu’auboutisme. Les deux derniers podcasts qui s’appuient sur l’expérience  de Jean Gény qui connait dans ces dernières semaines l’expérience la plus douloureuse de son vécu de résistant et de déporté.

Jusqu’au bout de la traque des juifs. Rafle et traque des juifs qui vivent en Vendée en janvier et février 1944

En janvier 1944 l’ordre est donné par les troupes d’occupation, de procéder à « l’écartement » (doux euphémisme) des juifs de Vendée. Les élèves montrent que la traque des juifs, par ses motivations et ses conséquences, illustre la poursuite radicale de la « Solution finale ».  Les nazis qui reculent sur tous les fronts voient dans ces défaites la validation de leur haine du judéo-bolchevisme. Le podcast montre donc un lien entre les circonstances militaires de la fin de la guerre et la poursuite de la « Solution finale ».

Sources : Sources administratives issues des fonds de la préfecture consultables aux Archives de la Vendée dans le 1 W 107.

Avec les voix de : Alyssa, Sacha, Alyssa, Darius et Inès.

Jusqu’au bout de « la Solution finale ». L’indicible de la destruction des juifs d’Europe à Auschwitz-Birkenau en 1944 encore

Les juifs vendéens déportés échouent à Auschwitz-Birkenau en Pologne. Nous savons qu’un seul d’entre- eux reviendra de déportation. Les élèves se sont interrogés sur la capacité de rendre compte de cette indicible expérience et ils se sont appuyés sur les photographies très documentaires réalisées par les nazis lors de l’arrivée de juifs hongrois dans le camp. C’est une manière de saisir en la poursuite des objectifs et moyens de le Solution finale jusqu’aux dernières encablures de la guerre.

Sources : Photographie prises par les SS en 1944 lors de l’arrivée des convois venant de Hongrie à Auschwitz. Tirées d’Auschwitz, résidence de la mort. Adam Bujak et teresa et Henryk Sweibocki. 2007.

Avec les voix de : Romain et Jérémy.

Jusqu’au bout du système concentrationnaire. Les déportations, les incarcérations perdurent comme système en cette fin de guerre

Le système concentrationnaire allemand est intimement lié au régime dès son arrivée au pouvoir et il le demeure jusqu’à son effondrement. Maurice de la Pintière est victime incarnée car arrêté et déporté en 1943 il va connaitre toutes les dimensions de la concentration jusqu’aux évacuations de la fin du conflit. Le jeune artiste matérialise son expérience dans des lavis sur lequels les élèves se sont appuyés pour rendre de la violence des camps jusqu’à leur libération.

Un chemin de déporté, des ténèbres à la lumière. Maurice de la Pintière. Centre vendéen de recherche historique, avril 2005.

Avec les voix de : Enzo, Maëlan, Jules et Joakim.

Jusqu’au bout de la guerre sur tous les théâtres d’opérations. Le conflit se réinvite en Vendée aussi entre juin et septembre 1944

Après la guerre les autorités administratives font un état des lieux des combats ; répressions, victimes…de la guerre et de l’occupation. La Vendée est occupée et possiblement stratégique par sa position littorale, mais après le 6 juin sa situation peut sembler périphérique. Malgré tout les élèves montrent que le territoire est concerné par les soubresauts de la libération qui est en marche. L’état des lieux de l’année 1944 est très évocateurs des tensions qui renaissent.

Source : rapports de gendarmerie du 22 aout 1945, sur des renseignements relatifs à l’occupation, les combats, les représailles,  les souffrances de la population, la résistance…Consultable aux Archive de la Vendée sous la cote 1658W1.

Avec les voix de : Yoni, Enzo, Erwan et Yohann.

Jusqu’au bout de l’occupation et de la résistance en Vendée. Une mémoire encore chaude et orientée de la dernière année d’occupation

Durant l’année scolaire qui succède à  la libération de la Vendée en septembre 1944, les élèves du collège de La Roche-sur-Yon entendent rendre compte des circonstances  de l’occupation et de la résistance sur le territoire. Les élèves ont repéré la dimension très résistancialiste de cet exposé,  qui permet aussi de rendre compte des combats, bombardements, déportation qui jusqu’au bout  animent la libération du département.

Source. Récit manuscrit et illustré de la période de l’Occupation et de la Libération de La Roche-sur-Yon, présenté par des élèves de 3e du collège de filles de La Roche-sur-Yon (futur collège Piobetta), année scolaire 1944-1945 extrait de 1978 W.

Avec les voix de : Amina, Robin, Simon et Naël.

Jusqu’au bout de la déportation : les évacuations des camps, une épreuve finale et radicale.

Jean Gény résistant déporté a attendu la fin de sa vie pour coucher sur le papier son expérience de la déportation. Ces deux podcasts qui suivent son itinéraire de l’évacuation en train du camp où il était interné jusqu’à la libération de Dachau où il  a échoué, montrent comment les circonstances de la fin de la guerre et la défaite annoncé du Reich, radicalisent les conditions de vie des déportés. Les élèves tentent  de montrer que la libération des camps de concentration qui mêlent des déportés raciaux, politiques, des prisonniers de guerre…contraint en grande partie la perception de la réalité du sort des juifs.

Source : KLB F38748. Jean Gény. Manège édition ; mai 2002.

Avec les voix de : Nathan, Marie-Pia, Ella, Lisa, Clara, Emma, Adèle et Cassie.