Né à Lübeck, en Allemagne, en 1935, Peter Klasen vit et travaille à Paris depuis 1959. Artiste engagé, révolté, ses œuvres évoquent la société industrielle, un monde lisse où l’artiste joue de multiples signes et objets : beautés lointaines, inaccessibles, bouches sensuelles, murs de béton, objets de métal, ustensiles de cuisine, engins industriels, manettes, manomètres, disjoncteurs, ampèremètres, cadrans, volants, tuyaux, sigles et mots clés : “poison”, “radioactif”, “déchets”, “corrosif”.
Artiste majeur du mouvement de la figuration narrative, Klasen représente aussi une conscience aiguë et exigeante de la vie contemporaine. Son œuvre cristallise des inquiétudes, rassemble des symptômes, tout en provoquant la réflexion et libérant l’imaginaire. À la fois collages et trompe-l’oeil, ses créations s’inspirent de la réalité urbaine, de ses signes, de ses codes, de sa “froideur” et de sa “dureté”.
Ce qui fait l’originalité de Klasen, c’est l’intention qui anime son œuvre et le matériau de prédilection qu’il s’est donné pour l’exprimer : le travail à partir de la photographie. Il veut en souligner l’ambivalence, les deux aspects à la fois inséparables et contraires : la fascination et la séduction qu’elle exerce par son efficacité, et les dangers évidents ou cachés qu’elle recèle.
Son travail a fait l’objet de plusieurs commandes publiques : fresque murale pour la station SNCF du musée d’Orsay (1987), fresques murales pour le Forum des Halles à Paris et la mairie de Lille (1988), sérigraphie pour le bicentenaire de la Révolution (1989)…
Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier et figurent dans de nombreuses collections publiques et privées (Bibliothèque nationale à Paris, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, centre Georges Pompidou, MOMA à New York, Museum moderner Kunst à Vienne, musée Boymans van Beuningen à Rotterdam…).